Communiquer tout à tout le monde, est-ce un bien ou un mal ?Cela dépend !
Partager largement un heureux événement que vous souhaitez faire connaitre au plus grand nombre : bravo et merci.
Faire connaitre votre opinion sur un sujet conflictuel ou un choix discutable, cela peut créer des embrouilles sans fin.
Les jeunes, quand ils s'inscrivent dans les réseaux publics n'envisagent la communication de leurs publications qu'à ceux auxquels ils pensent et souhaitent communiquer.
Mais cela ne se passe pas du tout ainsi !
Les amis de mes amis sont-ils toujours mes amis ?
Je l'explique dans l'article : "Débuter avec Facebook... et ses "amis"".La notion d'amis dans Facebook est le passe qui permet de correspondre automatiquement.
Et, si votre liste d'amis est contrôlable, les listes de vos amis ne le sont pas.
C'est la première chose à laquelle penser si on veut éviter le foisonnement illimité de ses publications.
Si vous avez des doutes sur ce que peuvent révéler vos publications, examinez les études réalisées sur le sujet :
Dans Facebook, même inconsciemment, vous accumulez un nombre inimaginable d'indices qui permettent de tracer un portrait de vous d'une précision étonnante.C'est ce que je montre dans l'article : "Tout ce qu'on arrive à déduire et connaitre de vous à partir de Facebook !"
Veut-on et peut-on freiner la mise en place de ce cauchemar orwellien ? Comment ? peut-on se demander !
Pourtant ce problème ne concerne pas que Facebook comme je l'explique dans "Pseudo sur Facebook, anonymat, respect vie privée et Windows 10"
Mais sur Facebook que peut-on faire ?
Paramétrer correctement comme je l'indique plus haut a une certaine efficacité.Mais, par ailleurs, sachez que :
- dès que vous "likez", l'information sera transmise à un réseau de personnes beaucoup plus large que vous l'imaginez.
- si vous utilisez les mêmes adresses ou le même compte entre deezer, spotify, amazone, Facebook, Twitter etc... ce que vous faites chez les uns sera diffusé et utilisé chez les autres.
- quand vous laissez votre géolocalisation active ou vos photos avec des personnes identifiées, méfiez-vous où elles peuvent aller
De quoi créer du lien, mais mettre aussi la zizanie !
Nous entrons dans un nouveau monde de communication, il faut s'y faire ?
Oui, nous ne pouvons plus maintenir nos secrets "comme avant".
Oui, tout se diffuse et rien ne s'efface.
Oui, cela crée de vrais nouveaux problèmes.
Il faut s'y faire.
Que l'on participe ou non aux réseaux sociaux, il faut comprendre leurs règles et leurs fonctionnements.
Ils sont en fait une espèce de gigantesque scène mondiale où chacun joue un certain personnage.
Les réseaux sociaux n'ont rien à voir avec une espèce de modernisation du courrier postal d'antan.Les réseaux sociaux sont en fait une espèce de gigantesque scène mondiale où chacun joue un certain personnage.
Ce personnage est une version idéalisée de soi-même, telle qu'on veut se présenter aux autres.
Ce qui explique l'effet déprimant qu'ont relevé des études sur Facebook. La dernière étude étant celle de l'université d'Aix-Marseille qui constate que l'usage intensif des réseaux sociaux augmente l'anxiété et la dépression par la comparaison que l'on fait de sa vie réelle avec l'idéalisation étalée dans les réseaux sociaux.
Pour autant, les adolescents utilisent à fond ses réseaux pour "usages familiers d’Internet à l’adolescence est intimement liée au processus de construction identitaire qui a lieu à l’adolescence. A l’âge où l’on s’émancipe peu à peu de l’influence familiale, de l’univers de goûts et de pratiques des parents (De Singly, 2006), où l’on se construit justement une identité propre, les outils informatiques sont tout à la fois un outil et un marqueur de cette construction identitaire (Fluckiger, 2008 ; Pasquier, 2005).
Un outil, car c’est au travers des technologies numériques qu’ils accèdent, de manière
croissante, aux produits culturels.Mais c’est aussi, et peut-être avant tout, un marqueur. Les blogs, les sites de réseaux
sociaux sont une manière de s’inscrire, quasi physiquement, dans le clan, c’est une manière
d’objectiver son capital social par la liste des contacts."
de "les pratiques numériques des jeunes et l'école" Cédric Fluckiger, Université Lille 3 Frédérique Hanquier, Académie d’Aix-Marseille.
On voit que la seule dénonciation des méfaits des réseaux sociaux est loin de la réalité plus riche et plus complexe. Le comprendre est indispensable pour s'ouvrir au nouveau monde numérique dans lequel nous sommes entrés.
Les réseaux sociaux créent des liens nouveaux qui n'existaient pas dans la vie réelle et des mécanismes d'interactions dont on n'avait aucune idée auparavant et que l'on ne souhaite pas forcément tout le temps.
Lire aussi :
"Les réseaux sociaux communiquent tout à tout le monde""Débuter avec Facebook... et ses "amis" "
et "Pseudo sur Facebook, anonymat, respect vie privée et Windows 10"
