lundi 21 août 2017

La mention "Photographie retouchée" devient obligatoire

A partir du 1er octobre 2017, la mention "Photographie retouchée" devient obligatoire sur les photos
"photoshopées" sur tous les supports publicitaires.

Une amende de 37.500 € se voudra dissuasive pour les communications sur internet, dans la presse, les affichages, les courriers publicitaires. (Et la TV ?)

Les acteurs du monde de la publicité, du spectacle et de la mode changeront-ils de comportements ?

S'il s'agit de ne plus imposer de modèles "parfaits" dont les effets morbides et délétères ne sont plus à prouver, cette mesure sera-t-elle efficace ?



L'objectif est de renforcer la prévention en luttant contre des images anxiogènes 



La loi de modernisation de notre système de santé (si contestée par ailleurs) met l’accent sur la prévention, notamment auprès des plus jeunes, en s’attaquant aux principaux risques pour la santé : tabac, alcool, drogue, obésité, etc.

Photo retouchée
De nombreuses mesures vont dans ce sens : création de paquets de cigarettes neutres, interdiction de fumer en voiture en présence d’un mineur, affichage sur les emballages alimentaires des informations nutritionnelles de façon claire et précise, création de "salles de shoot" afin de favoriser le dépistage des infections sexuellement transmissibles, etc.

Autre mesure très médiatisée ces dernières semaines : l’interdiction pour un mannequin ne dépassant pas un certain indice de masse corporelle (IMC) d’exercer son activité. (LOI DE MODERNISATION DE NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ : CE QU’IL FAUT RETENIR - Humanis)

Les images ont-elles un pouvoir normalisateur ?

Que produisent les représentations de corps tous anormalement minces pour les femmes ?

L'"effet Madonna" qui conduit à assumer un sexappeal plutôt propre à des adolescentes, twenteens et même à des sixteens est-il un facteur de développement personnel ou d'une pression insupportable à ressembler à des modèles complètement irréalistes et artificiels.
Poupée

Les industries pharmaceutiques et les cliniques chirurgicales ne sont-elles pas les premières bénéficiaires et les femmes les premières victimes ?

Si on en juge d'après les analyses des psychologues concernant les effets des médias sur les comportements individuels, il semble que sans un terrain favorable, les images ne dictent pas des conduites.
Mais, par contre, elles amplifient les faiblesses et creusent les failles psychologiques.

Comment une adolescente à une période difficile de transformation de sa vie et de son corps ne s'identifierait pas à un modèle idéal à qui ressembler.
Un modèle idéal impossible à approcher ni pour l'adolescente "normale" qui aura toujours des différences ressenties comme insupportables ni pour les mères de famille qui n'aura pu s'occuper de leur corps comme les mannequins, les top modèles, les vedettes de cinéma et télévision.

Cette question me fait penser à l'interdiction (remise en cause d'ailleurs), de la publicité pour l'alcool.
Cette publicité incite-t-elle à boire ?
Son interdiction démontre au moins l’existence d'une résistance aux lobbies vendeurs de produits nuisant à la santé.

Mais, ce n'est pas la loi qui doit ni ne peut décider des comportements préjudiciables à la santé de chacun, tant que celle-ci ne porte pas préjudice à d'autres (comme la conduite en état d'ébriété).

Le pouvoir normalisateur de la mode, du jeunisme, l'anorexie des mannequins et modèles nécessitent certes des résistances vigoureuses et cette mention "photo retouchée" fera peut-être penser à ceux qui ne veulent pas être dupes que "ce n'est pas pour de vrai" comme disent les enfants.