samedi 26 avril 2025

Savoir qu’on ne sait pas : le premier pas vers l'intelligence (et l'IA).

 Trop souvent, on croit savoir… alors qu’on ne sait pas.


Et pire encore : on ne sait même pas qu’on ne sait pas. 

Résultat :

  • on prend de mauvaises décisions,
  • on pose de mauvaises questions,
  • on obtient des réponses fausses,
  • et on accuse l’IA (ou le monde entier) de mal faire.

Mais rassurez-vous : cela nous arrive à tous, même à moi, et souvent à moi !




« Savoir qu’on ne sait pas » : la première marche vers l’intelligence (et vers de bonnes questions à poser à une IA)

Pourquoi c’est important ?

Trop souvent, on croit savoir… alors qu’on ne sait pas.
Et pire encore : on ne sait même pas qu’on ne sait pas. Résultat :

  • on prend de mauvaises décisions,
  • on pose de mauvaises questions,
  • on obtient des réponses fausses,
  • et on accuse l’IA (ou le monde entier) de mal faire.

Mais rassurez-vous : cela nous arrive à tous, même à moi, et souvent à moi !

Une image simple : le miroir embué

Imaginez un miroir de salle de bain après la douche. Il est couvert de buée.
Mais si vous ne vous en rendez pas compte, vous croyez voir votre reflet… alors que vous ne voyez qu’un flou artistique (et pas celui des filtres Instagram !).

Ne pas savoir qu’on ne sait pas, c’est comme avoir ce miroir embué sans le savoir. On fonce tête baissée en croyant que tout est clair.

Première étape : réaliser qu’il y a de la buée.
C’est « savoir qu’on ne sait pas ».
Et c’est à ce moment-là qu’on devient capable de poser de bonnes questions, chercher les bonnes réponses, apprendre vraiment.

Les 4 niveaux de la connaissance

Niveau

Description

Exemple concret

1. Je ne sais pas que je ne sais pas

Le plus dangereux !

« Mon téléphone a été piraté ! » (Alors qu’il a juste mis le mode avion)

2. Je sais que je ne sais pas

Début de la vraie intelligence

« Je ne comprends pas pourquoi je ne reçois plus de notifications… »

3. Je sais que je sais

Connaissance consciente

« Je sais comment régler le volume et où chercher. »

4. Je ne sais plus que je sais

Automatisme, expertise

« J’ai l’habitude, je le fais sans réfléchir. »



Notre objectif en formation : vous faire atteindre le niveau 2, puis 3.

Comment cela change tout avec une IA ?

Si je demande à une IA :

  1. « Pourquoi mon smartphone bug ? »
  2. L’IA fait des hypothèses… souvent fausses, car la question est trop vague.

Mais si je demande :

  1. « Je ne reçois plus mes messages. Que puis-je vérifier dans les réglages ? »
  2. Là, c’est précis. L’IA peut vraiment m’aider efficacement.



Une enquête de l’INSEE (2024) montre que :

  • 68% des erreurs techniques proviennent de questions mal formulées aux assistants vocaux.

  • Les questions vagues n’ont que 23 % de réponses utiles

  • alors que les demandes précises en ont 89 % !


Deux guides pratiques d’autoévaluation :

5 signes que vous pourriez ignorer votre ignorance… sans même vous en rendre compte



Introduction : Une main tendue vers la lucidité

Chacun d’entre nous, moi, en premier, à un moment ou à un autre, a déjà cru savoir… alors qu’il ne savait pas.

C’est humain, normal, et surtout réversible.

Voici des pistes pour repérer ces moments en douceur, sans jugement, mais avec bienveillance.


1. Nous pourrions confondre certitudes et évidences

Ce que nous ressentirions :

  1. Une petite voix intérieure dirait : « C’est évident, inutile de chercher plus loin ! »
  2. Exemple : « On a dû modifier mon téléphone sans me prévenir », plutôt que de vérifier le mode avion.



Pourquoi c’est compréhensible :

  1. Notre cerveau adore les raccourcis… même quand ils nous égarent.
  2. Prenons une respiration : et si cette "évidence" était un leurre ?


2. Le doute nous semblerait inconfortable

Ce qui pourrait se passer :

Une question simple (« Pourquoi ce bouton ne fonctionne plus ? ») déclencherait une gêne, vite étouffée par une réponse hâtive.

Un pas de côté : Et si ce malaise était un cadeau ? Une invitation à découvrir quelque chose de nouveau ?

Astuce : Commençons par « Je me demande si… » au lieu de « Je suis sûr que… ».


3. Les critiques nous toucheraient profondément

Scénario possible :

Un proche suggérant « Et si tu essayais de redémarrer l’appareil ? » serait perçu comme une remise en cause de vos compétences.

Comprenons sans nous blâmer : Cette réaction vient souvent de la peur de perdre son autonomie.

Murmurons intérieurement : « C’est normal de ne pas tout maîtriser. »


4. Une expérience passée deviendrait une règle absolue

Modèle à observer :

« La dernière fois, j’ai tapé ici → ça marchera toujours ! »

Risque : Suivre un GPS aveuglément malgré un panneau « Route barrée ».

Approche nuancée : Chaque situation est unique : autorisons-nous à revoir nos « toujours » et nos « jamais ».


5. L’envie d’apprendre s’émousserait

Signe subtil :

Face à une nouvelle fonctionnalité, nous penserions : « À quoi bon ? Je m’en suis toujours passé. »

Graines de curiosité :

Et si nous osions un tout petit pas ? Poser une seule question à l’IA, juste pour voir…

Conclusion : De la bienveillance envers soi-même

Reconnaître ces signes n’est pas un échec, mais un acte de courage.


Rituel libérateur :

Le soir, demandons-nous : « Quelle belle ignorance ai-je découverte aujourd’hui ? »

Célébrons-la : c’est le début d’un nouveau savoir.


Nous ne sommes pas seuls :

« La vraie sagesse est de savoir qu’on ne sait rien… et de s’en réjouir. ». Inspiré de Socrate, mais revisité pour l’ère numérique

Confucius : "La vraie connaissance est de connaître l'étendue de son ignorance." 

C'est cette conscience qui nous permet de poser les bonnes questions et d'avancer véritablement.

Et vous ? Avez-vous déjà transformé une "ignorance" en découverte joyeuse ?
Partagez votre histoire — elle inspirera d’autres apprentis sages.


Les 3 questions clés à poser à une IA pour en faire une alliée fiable


Pour tirer le meilleur parti de l’intelligence artificielle tout en évitant les erreurs courantes, voici les trois types de questions essentielles à privilégier, adaptées aux besoins des adultes souhaitant interagir efficacement avec ces outils.


1. Questions de contextualisation

Objectif : Définir le cadre précis de votre demande pour obtenir des réponses pertinentes et éviter les généralités.

Exemple :

« Je dois rédiger un e-mail d’excuse à un client pour un retard de livraison lié à un logiciel de gestion. Quels éléments dois-je inclure pour rester professionnel sans alourdir le message ? »

Pourquoi :

  • Fournit un contexte clair (type de projet, destinataire).

  • Limite les interprétations erronées de l’IA.

Astuce :

« Imaginez que vous êtes responsable clientèle dans le secteur informatique. Comment formuleriez-vous cette demande ? »



2. Questions de vérification des limites

Objectif : Identifier les biais ou lacunes potentiels des réponses générées par l’IA.

Exemple :

« Quelles sont les limites de votre réponse concernant [sujet] ? Existe-t-il des exceptions ou des contre-arguments à prendre en compte ? »

Pourquoi :

  • Met en lumière les angles morts (données obsolètes, biais algorithmiques).

  • Encourage une analyse critique des réponses proposées.

Cas concret :

« Votre analyse juridique repose-t-elle sur la réglementation française actuelle ? »

3. Questions de reformulation

Objectif : Valider la compréhension mutuelle et affiner les résultats.

Exemple :

« Pouvez-vous résumer ma demande en trois points pour confirmer que vous avez bien saisi mon besoin ? »

Pourquoi :

  • Évite les malentendus liés à des termes ambigus.

  • Recentre le dialogue sur l’essentiel.

  • Bonnes pratiques :

  • Fournissez des exemples concrets :

  • « Voici un e-mail que j’ai rédigé. Comment l’amélioreriez-vous pour le rendre plus concis ? »

  • Précisez le format souhaité (liste, tableau, avantages/inconvénients).


Synthèse des avantages

Type de question Risque évité

Contextualisation Réponses génériques

Vérification des limites Biais inconscients

Reformulation Incompréhensions mutuelles


Erreurs à éviter

À proscrire :

« Pourquoi mon projet échoue-t-il ? » (trop vague).

À privilégier :

« Quels facteurs techniques pourraient expliquer le retard de mon projet de développement web, et quelles solutions proposez-vous ? »

En posant des questions structurées, critiques et itératives, vous transformerez l’IA en un outil fiable et efficace.

L’enjeu n’est pas de tout maîtriser, mais d’apprendre à interroger avec méthode.



Comment adopter ce réflexe ?

Voici 4 petites habitudes à cultiver :

  1. Se méfier des évidences :
    Si je pense « c’est évident que… », je prends 10 secondes pour douter.

  2. Formuler en question, pas en affirmation :
    « Pourquoi cela arrive-t-il ? » au lieu de « C’est la faute du téléphone. »

  3. Se dire : “Et si je me trompais ?”
    Petit doute = grande ouverture d’esprit.

  4. Demander à l’IA : “Quelles sont les hypothèses possibles ?”
    Elle ne mord pas, promis


Conclusion : mieux vaut un doute fertile qu’une certitude stérile


« Savoir qu’on ne sait pas », ce n’est pas un aveu de faiblesse.
C’est au contraire un super pouvoir qui vous rend plus lucide, plus curieux, et surtout plus intelligent dans vos usages du numérique et de l’intelligence artificielle.


En pratique dans vos projets ?


Avant d’écrire une autobiographie, un projet d’association, de préparer un grand voyage, une fiche de randonnée, ou une œuvre artistique …
Posez-vous la question :

« Et si je ne savais pas encore tout ? Quelles bonnes questions pourrais-je poser ? »

Vous verrez, cela ouvre des portes insoupçonnées.


Le progrès ce sont des questions qui s'enchainent :


À ceux qui :

  • cherchent des solutions "toutes faites", 
  • se font ainsi remplacer par des IA pour qu'elles leur dictent des catalogues de réponses formatées 
  • seront vite écœurés de ces générateurs de vulgaires réponses formatées
Réfléchissez en terme de questions, en sachant ce que vous ne savez pas, commencer par des questions sur ce que vous cherchez est le meilleur départ possible, prendre toute réponse comme éventuellement problématique est la meilleure façon de piloter vos IA sur chemin du progrès, de l'originalité, de la création..

Cet article est ainsi le complément de celui que vous venez de lire :

"Eloge de la question. Les questions, vos meilleurs atouts".


À vous la parole !

Avez-vous déjà vécu une situation où vous pensiez savoir… mais vous avez découvert que vous vous étiez trompé ?
Qu’avez-vous appris de cette expérience ?
Partagez vos anecdotes dans les commentaires ou par mail — elles valent de l’or pour nous tous.