lundi 16 juillet 2018

Protéger ses données personnelles

Dans mon article précédent "Un cookie = un espion à supprimer ou un repère utile ?" nous avons vu que les cookies font partie des fonctionnements normaux d'internet.

Ce sont leur mauvaise utilisation, leur dévoiement qui en font quelques fois des outils d'espionnage.

Avec ce qui est montré dans "Comment effacer les cookies, les contrôler, les éviter", nous pouvons maîtriser les cookies pour profiter de leur rôle d'aide à la navigation et les empêcher de transmettre des données que nous voulons garder pour nous.

D'une façon plus générale, comment protéger ses données personnelles ?
Est-ce une préoccupation suffisamment partagée ?
Est-on conscient de son importance ?

Quelles mesures, quel comportement adopter ?
Quelles lois, quels contrôles peuvent et pourraient nous protéger ?


L'anonymat total est-il réalisable et souhaitable ?

La transparence totale n'est pas acceptable dans la mesure où chacun a droit à sa vie privée.
L'anonymat total serait la solution ?

Raisonnement radical assez simpliste.
Quand on examine le fonctionnement des mafieux, que ce soit sur internet ou ailleurs, on s'aperçoit qu'ils mettent toutes les possibilités de se cacher à profit pour organiser leurs trafics.

Les attaques sur le web profitent de failles, mais aussi de manque de contrôle des opérations réalisées. 

On ne voit pas non plus comment le commerce sur internet pourrait se développer sans possibilité de contrôle. 

A l'inverse, l'affaire Facebook révèle l'ampleur scandaleuse du pillage des données personnelles

Les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs de Facebook dans le monde, 2,7 millions d’européens, 211.000 français ont été pillées par la société en communication Cambridge Analytica à partir d'un Quizz piégeur dans Facebook.

La société en communication Cambridge Analytica a ensuite utilisé ces données dans son domaine privilégié : la communication politique. Et en premier lieu dans la campagne politique de Donald Trump.


Plusieurs systèmes de Facebook facilitent ce genre d'opération :

  • les numéros de téléphone étaient exposés à l'exploitation à tout vent pour remonter à l'identité de leur propriétaire 
  • les réseaux d'amis et pire encore : des amis des amis est une machine à aspirer des données. Un simple Quizz a permis à Cambridge Analytica de siphonner 87 millions de comptes !

Les plus scandalisés bizarrement ne sont pas les utilisateurs de Facebook qui, d'ailleurs, ne l'ont pas quitté massivement. Peut-être ne se sont-ils jamais fait d'illusion sur le degré de confidentialité des données personnelles confiées à Facebook ?

Est-ce de l'hypocrisie ? Tout le monde sait que Facebook vit des données de ses usagers. Ses usagers comme les autres.
Les usagers l'acceptent, les autres non.

Chacun ses opinions et ses choix pourrait-on dire.
Mais les conséquences, c'est-à-dire le manque de respect des données personnelles ne concernent pas seulement les victimes, mais les règles applicables à tous.

Le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union Européenne

Le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union Européenne rend obligatoire :
  • d'obtenir l'accord des utilisateurs avant de collecter leurs données
  • de faire connaitre les moyens de cette collecte et sur l'utilisation des données
  • de faire connaitre immédiatement, dans les 72 heures, toute faille de sécurité
Avec l'obligation de faire connaitre les données collectées, assurer la possibilité de les récupérer pour les porter dans un autre système, les choses vont dans le bon sens.
L'Europe est bien en avance sur les Etats-Unis dans ce domaine, pour l'instant.
Pourvu que ça dure.

La CNIL : une autorité à qui on doit s'adresser pour effacer des contenus préjudiciables 

En 2017, la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) a reçu 8360 plaintes et 335 demandes de référencements.

Pour défendre sa réputation en ligne est le premier motif de plaintes (près du tiers).

Les demandes sont faites pour supprimer, par exemple des vidéos gênantes ou des référencements abusifs.

Pour se protéger des démarchages abusifs est le deuxième motif avec environ un quart de plaintes

Les harcèlements par téléphone ou par mail doivent prendre fin et la CNIL peut exiger le retrait de vos références des fichiers des harceleurs.

Pour faire condamner et empêcher l'utilisation abusive des données que vous communiquez

Si vous laissez votre numéro de téléphone pour être joint dans une situation d'urgence précise, vous téléphoner pour d'autres motifs est sanctionnable pour la CNIL.


Les lois devront à la fois protéger les données personnelles tout en permettant les progrès dans la constitution et les progrès des Big Data

Voir :
"Qu'est-ce que le Big Data ? "
et :
"Le Big Data une nouvelle façon de percevoir les réalités"