dimanche 4 février 2018

Des journaux imprimés à la presse sur internet

Les journaux ne sont plus aujourd’hui dépositaires de l'information comme ils l’étaient au siècle dernier.

Ces 6 dernières années, la vente des quotidiens nationaux a diminué de 10 % et les ventes numériques ont augmenté de 42 %.

La presse écrite déjà concurrencée par les journaux télévisés l'est aujourd'hui par internet, les informations des sites web et des réseaux sociaux à l'heure. Le temps passé sur internet est maintenant supérieur à celui passé devant la télévision.

Les journaux traditionnels sur internet, comment s'adaptent-ils ?
La révolution numérique ouvre-t-il un nouvel avenir à la presse écrite ou est-ce le début de la fin ?




La presse régionale résiste ainsi que les grands titres mais d'autres s'effondrent

La vente en kiosque a chuté de 14 à 26 % (pour Libération) en 2014, 9 % en moyenne en 2015, les abonnements papier ont aussi reculé.

Les ventes numériques dans le même temps ont augmenté de 42 % en 2014 et 39 % en 2015.
Les imprimeries historiques du Monde à Ivry et du Parisien à Saint-Ouen ont été fermées ainsi que de nombreux points de vente. ("Presse: les quotidiens se battent pour compenser le déclin du papier" L'Express l'Expansion)

Les journaux nationaux les plus vendus (Le Figaro et Le Monde) ont été contraints d'augmenter leur prix de vente.

Les éditions numériques ont pris le relais.

Dès 2014 les éditions numériques représentaient 10 % des ventes.
Le Monde vendait 22 % d'exemplaires numériques.

Les tablettes sont utilisées majoritairement pour la lecture de la presse.

"Plus de 40 millions de Français (77 %) lisent au moins un journal en version numérique (ordinateur, mobile ou tablette). Après la version papier (47%), le mobile est l'outil le plus utilisé (24%) devant l'ordinateur (19%) et la tablette (10%)".  (De "Presse : le numérique tire l'audience, malgré la baisse des ventes papier" de La Tribune enquête IPSOS Connect 2017)

20 minutes et Métro ont initialisé les modèles gratuits

Les modèles gratuits sont apparus dans la presse imprimée avec 20 minutes et Métro avant leur publication sur internet.

Les publications cherchent, à partir des modèles gratuits publiés sur le web à proposer des formules moitié gratuit, moitié payante.

Les façons de lire sur internet sont différentes de la lecture des versions imprimées

Influencée à la fois par le zapping de la télévision et des liens hypertextes qui permettent de sauter d'un article à l'autre, la façon de lire les articles sur internet est un changement radical d'un article imprimé.

En même temps, le temps passé aux recherches dans les documents "papier" se réduit par rapport au temps passé aux recherches sur internet.  (La Presse au défi du numériquefévrier 2007) 

Sur internet, on choisit plus facilement ce qu'on veut lire avec les moteurs de recherche et les fonctions de recherche.

Les lectures sur Internet deviennent prépondérantes

Les "pures players" c'est-à-dire les publications uniquement sur internet apparaissent :

"Médiapart (créé en 2008) : il est fondé sur un abonnement payant, pour proposer des informations qu’on ne trouve nulle part ailleurs sur le web. La particularité de ce site est qu’il fonctionne sans aucune publicité et fournit donc uniquement l’information et les articles. Il devient alors rentable et autonome à partir de 2010.
Autre cas de pure players : Rue89 (lancé en 2007), qui lui est totalement gratuit." 
(De "De la presse écrite à la presse numérique : qu’est-ce qui change ?"  enssibmasterpbd)

Le mode de lecture change

"La presse numérique crée un mode d’accès « horizontal », procédant par liens hypertextes qui renvoient facilement à d’autres sources, proposées par le moteur de recherche ou par d’autres utilisateurs.

Cela s’oppose au raisonnement « vertical », qui lui procède par choix de l’utilisateur, parmi des titres et pouvant aboutir à une fidélisation au journal.

Cela constitue un atout certain par rapport à la presse classique et peut en partie expliquer son rapide succès." écrit le même article de enssibmasterpbd.

La publicité se déplace sur Internet

La publicité sur internet augmente de 20 % entre 2008 et 2011 et devient le modèle économique dominant des géants du Net les GAFAM.

Mais les journaux n'en profitent pas.
Les liens renvoient d'une publication à une autre, mises en concurrence.

Les journaux sont contraints :

  • d'une part de publier des textes accrocheurs, plus courts et percutants sur le web et garder des articles de fond pour les versions imprimées.
  • d'autre part de proposer une partie de leur articles gratuitement pour pouvoir ensuite vendre des abonnements payants.

Les contenus sur internet font évoluer les médias de publications imprimées à des productions multi-médias


Afin de survivre économiquement, la presse en ligne doit avoir de plus en plus avoir recours à une diversification des revenus. C’est ce qu’affirme Patrick Eveno :
« L’information n’a jamais été rentable. Avant-guerre, de nombreux journaux, comme Le Petit Parisien ou Paris Soir, faisaient ainsi du marketing, des spectacles, des loteries ou des tombolas, et c’est ce qu’ils avaient autour de l’information qui les faisait vivre.
C’est encore plus vrai aujourd’hui à l’heure d’Internet.
 »
du même article : (De "De la presse écrite à la presse numérique : qu’est-ce qui change ?"  enssibmasterpbd)

Les publications internet ne peuvent se contenter de copier-coller de leurs éditions imprimées, mais plongent dans le multimédia.

Sur internet, les articles sont illustrés de photos mais aussi de vidéos.
Les publications deviennent de véritables reportages multimédias et du coup, mixent les genres et bousculent les frontières entre presse écrite et télévision.
Télérama , Rue89 ont exploré les reportages multimédias.
FranceInfo, une radio de Radio France a créé une édition écrite sur internet et une émission vidéo.

Là où rien n'est simple: les publications numériques éditent des publications imprimées !

A l'inverse, des publications internet comme Les Numériques se sont mises à publier des magazines papier.

Pour aller plus loin : "LA PRESSE AU DEFI DU NUMERIQUE  -  RAPPORT AU MINISTRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION"