Du silex à l’intelligence artificielle, chaque invention a sculpté un peu de notre cerveau.
Depuis la taille du silex jusqu’à l’ère numérique, l’être humain s’est construit autant par ses outils qu’il a construit ses outils.
Chaque invention — qu’elle serve à chasser, à mesurer le temps ou à communiquer à distance — a remodelé son cerveau de l'humain, sa pensée et ses manières d’apprendre.
Dans ce contexte, les outils numériques et les réseaux ouvrent un champ inédit : celui d’un apprentissage collaboratif, la pairagogie, où chacun devient tour à tour apprenant et formateur.
Cette approche, fondée sur l’échange, la co-construction et la créativité, invite les formateurs à repenser leur rôle : non plus transmetteurs de savoirs, mais facilitateurs de liens et de sens.
L’article "Le cerveau et les outils : une construction réciproque" explore le rapport réciproque entre le cerveau humain et les outils qu’il invente, et les conséquences sur son développement cognitif, social et culturel.
Cet article :
- analyse comment le cerveau humain se construit par friction avec l’environnement, notamment à travers les outils qu’il crée et utilise.
- montre que les outils ont un impact sur les capacités et les limites du cerveau, ainsi que sur son imaginaire et sa créativité.
- donne des exemples historiques et actuels de cette relation dynamique et complexe entre l’homme et ses outils.
Ils ont eu des effets sur les
capacités cognitives, sociales et culturelles de l’homme.
Ces outils sont aussi porteurs de bénéfices et de
pertes, et qu’ils nécessitent une adaptation constante du cerveau.
Il faut prendre conscience de cette relation réciproque pour en tirer des implications pédagogiques.
"Cette friction continue s’apparente à un cerveau social ou les idées passent de l’un à l’autre, de groupe à groupe, ce qui permet de créer du cadre commun" en conclut l'article
Cette friction continue s’apparente à un cerveau social ou les idées passent de l’un à l’autre, de groupe à groupe, ce qui permet de créer du cadre commun :
- la stimulation sociale grandit avec les possibilités de connexions en réseau et favorise le passage à l'action de groupuscules (activistes, minorités actives et même terroristes) ou de groupes entrepreneuriaux (start-up qui gagnent en visibilité, labs) ;
- le rapprochement d'idées et de culture très éloignées géographiquement relativise la notion de culture nationale homogène et produit des heurts et des fécondations;
- l'exacerbation des médias sans filtre, dans toute la crudité d'une information et son immédiateté exacerbe les émotions;
- la mise sur le même plan d'idées issues de la recherche lente et méticuleuse et d'idée plus ou moins étayées ou soutenues par des visées marketing relativise même le sens des mots. La qualité de la référence se mesure en popularité.
Cette libération se produit par la création d'un système de pensée dont la technologie et ses usages ne sont que la partie la plus visible mais dont l'essence est plutôt la relativisation des objets de connaissance et leur passage d'état de stock contrôlable à celui de flux changeant et relatifs. La promesse d'élaboration de nouveaux liens sociaux amène la reconfiguration d'autorités qui ne semblent plus jouer leur rôle.
Si les inventions du silex, de la carte et de la montre étaient essentiellement tournées vers un monde à explorer, conquérir et dominer, l'invention d'Internet et des objets numériques associés semble s'orienter vers la libération des mondes intérieurs.
Ce que les nouvelles façons d’apprendre changent pour les formateurs
L’article explore les implications de l’évolution des modes d’apprentissage pour les formateurs, en se basant sur le concept de pairagogie.
Qu’est-ce que la pairagogie ?
- La pairagogie est une approche collaborative de l’apprentissage qui repose sur l’échange de savoirs et d’expériences entre pairs.
- Elle s’inspire du connectivisme, une théorie qui considère que l’apprentissage se fait à travers les connexions entre les individus, les sources d’information et les contextes2.
- Elle valorise l’autonomie, la créativité et la co-construction des connaissances.
Quels sont les défis pour les formateurs ?
- Les formateurs doivent s’adapter aux nouveaux besoins des apprenants, qui sont plus exigeants, plus mobiles et plus connectés.
- Ils doivent également faire face à la concurrence des offres de formation en ligne, qui sont souvent plus accessibles, plus flexibles et plus interactives.
- Ils doivent donc se positionner comme des facilitateurs plutôt que des transmetteurs de savoirs, et proposer des dispositifs de formation qui favorisent la pairagogie.
Comment mettre en œuvre la pairagogie ?
L’article propose quelques pistes pour intégrer la pairagogie dans les formations, telles que :
- Créer des communautés d’apprentissage qui rassemblent des apprenants ayant des intérêts ou des objectifs communs.
- Utiliser des outils numériques qui permettent de partager des ressources, de communiquer et de collaborer à distance.
- Concevoir des activités pédagogiques qui stimulent la participation, la réflexion et la créativité des apprenants.
- Accompagner les apprennants dans la gestion de leur parcours et dans l’évaluation de leurs progrès.
Quels sont les bénéfices de la pairagogie ?
La pairagogie présente des avantages tant pour les apprenants que pour les formateurs, tels que :
- Elle renforce la motivation, la confiance et le plaisir d’apprendre.
- Elle développe les compétences transversales, comme la communication, la coopération et la résolution de problèmes.
- Elle enrichit les connaissances grâce à la diversité des points de vue et des sources d’information.
- Elle favorise l’adaptation aux changements et aux innovations.
Conclusion
L’article invite les formateurs à se saisir des opportunités offertes par la pairagogie pour repenser leurs pratiques et leurs rôles.
Il les encourage à se former eux-mêmes à cette approche et à la tester dans leurs formations. Il conclut en affirmant que la pairagogie est une voie d’avenir pour l’apprentissage du futur.