Homme du futur |
Nos données personnelles là-dedans ?
Comment reprendre le contrôle de notre quotidien, de notre environnement, sans pour autant se refermer sur soi et refuser les échanges ?
Robert Scoble et Shel Israel ont mené une réflexion originale dans "L'ère du contexte" Editions Diateino.
Ce livre a l'intérêt de décrire assez simplement toutes les technologies qui se mettent en oeuvre autour de nous.
Impossible de les ignorer ou d'arriver à ce qu'elles nous ignorent.
La thèse du livre est, à "l'américaine" de prôner "les données, c'est l'oxygène de l'ère du contexte".
"Plus vous donnez d'informations sur vous, plus le monde peut vous apporter ce que vous voulez"
"..... [Cela] aide les vendeurs en ligne à se rapprocher des clients, tout en aidant les entreprises traditionnelles à s'en éloigner"
..... On peut ne pas tout approuver !
Quel contexte ? |
Les descriptions et les exemples cités dans ce livre me paraissent très caricaturaux et simplistes.
Si leur logique était vraiment en oeuvre telle qu'ils la décrivent, on peut être inquiet.
Ce sont d'innombrables "little brothers" qui remplaceraient le "Big Brother" ?
Fantasmes extrêmes que "la surveillance de nos actes, de notre santé et de nos échanges vocaux préfigurerait celle de nos pensées"
Si nous pouvons y opposer le "droit au silence" (p262), la validation humaine (p 265), conclure que "la confiance est la nouvelle devise" semble un peu court !
Ecrire un épilogue en forme de rêve où tout concoure aux besoins et envies de l'humain ne me rassure pas plus. "Le meilleur des mondes" (d'Huxley) ?)
Le mot de la fin de ces auteurs témoigne d'un sursaut salutaire.
Ils disent avoir écrit avec enthousiasme et préoccupation.
Et terminent par 'l'ère du contexte, dans 25 ans, dépend de nous".
Aide au futur ? |
L'apport le plus intéressant de ce livre est l'idée de "l'ère du contexte".
Cela nous amène à penser le contexte comme un système dans lequel nous évoluons, qui détermine beaucoup de choses pour nous, mais sur lequel on peut aussi agir pour le changer.
Et c'est là que le livre est creux de réflexions. Pas de pensée sociale, ni culturelle, ni citoyenne.
C'est une pensée technique, pour ne pas dire technocratique, que l'on ne peut ignorer tant elle est présente et pèse dans le monde des "experts" d'aujourd'hui qui nous explique ce qui est bon pour nous.
Science sans conscience, disait déjà Rabelais, n'est que ruine de l’âme.
Je préfère la réflexion de David Weinberger : "repenser la connaissance à l'âge d'Internet" (voir mon article : "Internet nous rend de plus en plus bête ?".
Mais ce livre est utile comme premier constat et aide à connaître tous ces fonctionnements sous forme de "contexte".
A nous tous d’enchaîner une réflexion qui permettra d'humaniser ces outils pour s'en servir et ne pas être asservis.