Damnation ! |
Facebook a plus de deux milliards d'utilisateurs.
Le bouton "j'aime" est connu partout.
Mettre en relation le monde entier ?
Mais il y a aussi de féroces détracteurs, en particulier chez des anciens responsables de Facebook comme Chamath Palihapitiya, ancien vice-président chargé de l’audience qui a déclaré : "Vous ne le réalisez peut-être pas, mais vous êtes programmés", " "Je pense que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social", les réseaux sociaux "sapent les fondamentaux du comportement des gens".
Il en est même venu à interdire à ses enfants d’utiliser "cette merde".
(Les états d’âme d’anciens dirigeants de Facebook se multiplient du journal SudOuest du 12/12/217)
"Il est particulièrement important de parler maintenant, parce que nous allons sans doute être la dernière génération à se rappeler la vie d’avant", a-t-il encore averti.
Pourquoi d'aussi violentes déclarations ?
Qu'il y a-t-il de vrai dans ces dénonciations ?
J'ai écrit plusieurs articles qui montraient les apports et les inconvénients de Facebook
Les réseaux sociaux colonisent la toile |
Je montrais aussi comment Facebook est une gigantesque machine à profiler dans : "Tout ce qu'on arrive à déduire et connaitre de vous à partir de Facebook !"
En alertant qu' "Il est particulièrement important de parler maintenant, parce que nous allons sans doute être la dernière génération à se rappeler la vie d’avant", avec Chamath Palihapitiya, ancien vice-président chargé de l’audience chez Facebook, les dénonciations de plusieurs anciens cadres de cette entreprise ont une dimension civilisationnelle.
Ces anciens cadres de Facebook dénoncent Facebook comme une drogue dévastatrice
Ils l'interdisent à leurs enfants, la considèrent comme un poison."Justin Rosenstein, l’ingénieur qui a créé le fameux bouton "j’aime" de Facebook, faisait part en octobre au Guardian des effets dévastateurs de l’addiction aux réseaux sociaux : "C’est très ordinaire pour l’humanité de créer des choses avec les meilleures intentions, avant qu’elles aient des conséquences négatives."
(Extrait des états d’âme d’anciens dirigeants de Facebook se multiplient du journal Sud Ouest du 12/12/217).
"L’ancien président de Facebook, Sean Parker s’est montré extrêmement critique à l’égard du réseau social aux deux milliards d’utilisateurs.
"Dieu seul sait ce que Facebook fait aux cerveaux de nos enfants", a-t-il prévenu, expliquant que le but du réseau social était "d’exploiter les vulnérabilités de l’être humain".
"En procurant une petite dose de dopamine au cerveau à chaque "like" reçu, Facebook encourage à publier toujours plus de contenus pour susciter encore plus d’interactions".
Les comportements addictifs générés par Facebook et les réseaux sociaux chez certains ados sont-ils comparables à la la drogue ?
Oui, si l'on constate que ces personnes souffrent dès qu'ils ne peuvent plus pratiquer.Je propose à votre réflexion deux webinaires d'une trentaine de minutes de Cyril Malka, et psy comportementaliste spécialiste des addictions.
Ce qui m'a le plus frappé dans ses explications pragmatiques, nourries d'expériences vécues, ce sont deux choses :
- pour lui, le produit (la drogue ou ce quoi en fait fonction) ne suffit pas à faire le drogué
- bien des produits, des matériels, des activités peuvent créer des dépendances graves
Première vidéo sur les addictions :
"Lorsqu'on parle addiction, on pense souvent à l'alcool, aux cigarettes ou aux drogues.
Mais les addictions, c'est plus que ça: ça peut être le travail, le jeu, le sexe, les jeux vidéo, les tablettes, les téléphones portables... La liste est longue.
Deuxième vidéo sur les addictions :
Alors quand dit-on d'une personne qu'elle est dépendante, qu'elle est "addict"? Et peut-on s'en sortir? Si oui, comment."
La conclusion ne serait-elle pas que si la "drogue" Facebook et réseaux sociaux est si malfaisante pour certains c'est qu'il y a déjà cette fragilité préalable ?
Comme Malka l'explique bien on peut avoir consommé beaucoup de drogue sans être devenu addict.C'est la combinaison de manque et de phénomène de compensation qui ancre en profondeur la pratique dont on devient dépendant.
Le penseur de la porte de l'enfer - Rodin- |
Facebook dope les relations avec des schémas évidemment appauvrissants comme "le nombre d'amis" et les "Like".
Oui, Facebook, consciemment ou non, pour reprendre les dénonciations de son ancien président, Sean Parker, a pour but "d’exploiter les vulnérabilités de l’être humain".
En procurant une petite dose de dopamine au cerveau à chaque "like" reçu, Facebook encourage à publier toujours plus de contenus pour susciter encore plus d’interactions.
Pour ceux qui en deviennent addicts, les thérapies contre les drogues comme celles que présente Cyril Malka me semblent pertinentes.