lundi 14 novembre 2016

"Petite Poucette" de Michel Serres

Petite Poucette

"Petite Poucette" est un petit livre (84 pages) où Michel Serres développe des positions à l'opposé de la morosité et du pessimisme ambiant.

Le livre a été vendu à plus de 200.000 exemplaires et a marqué par sa vision optimiste et profonde des mutations qui touchent toutes les vies et sociétés, mais en particulier les jeunes.

"Le monde a tellement changé que les jeunes se doivent de tout réinventer !" écrit Michel Serres.

Cet essai incontournable nous oblige à prendre en compte la réalité des bouleversements produits par les nouvelles technologies.



Le silex taillé première externalisation
 des forces humaines
Réinventer une manière d'être, de connaître, de communiquer.
Pour cela, il faut d'abord passer au-delà des jugements et des nostalgies.

Michel Serres nous aide à prendre du recul en considérant les grandes étapes de changement de l'humanité.
Et nous en sommes à une nouvelle, dont les mutations engendrées sont aussi importantes que celle de
l'invention de l'imprimerie.

Dans la lignée de l'anthropologue Leroi-Gourhan, Michel Serres théorise cette "externalisation" de notre cerveau (ou du moins d'une partie).

Il ouvre des perspectives passionnantes et optimistes, même si, on le sait bien rien n'est gagné d'avance.

Michel Serres, de part l'énormité des bouleversements qu'il décrit, est très déstabilisant.
On peut être "pour" ou "contre", mais ne serait-ce pas plus utile de chercher à comprendre ?

Dans une interview faite par Pascale Nivelle dans Libération, "Petite Poucette, la génération mutante" "Philosophe et historien des sciences, Michel Serres réclame l’indulgence pour les jeunes, obligés de tout réinventer dans une société bouleversée par les nouvelles technologies".
Technologies de l'Information et de la Communication
Sa vision est décapante et rafraîchissante.

On pourra lui objecter son schématisme qui n'expose une perspective dénuée des enjeux sociaux, économiques et politiques dont on sait qu'ils comptent beaucoup, ainsi que sa priorité donnée à l'information par rapport à l'éducation.  (voir la critique de Julien Gautier)

Si la réflexion de Michel Serres est incomplète et partisane, elle me semble une bonne base pour aller plus loin.

"Ne pas lire Michel Serres" n'est pas un conseil de critique mais d'obscurantisme.
Les techniques numériques ne sont pas des miracles. Elles ne résoudront pas, d'elles-mêmes les problèmes, que ce soit à l'école ou ailleurs.

Par contre, il faut les prendre en compte dans l'importance des changements de repères qu'elles impliquent. C'est mon avis.